Pas grand-chose à dire de cette journée, moyennement orageuse. Je ne suis en fait pas vraiment parti chasser, me contentant surtout de filmer depuis chez moi, afin de faire du Time Lapse.
La vidéo est visible à la fin du récit de ma chasse du 07 juillet, ayant compilé les 2 journées en une seule vidéo.
Les orages de ciels de traines, même s'ils sont peu violents, sont en revanche souvent très esthétiques, avec un ciel sec et limpide autour des cellules permettant de bien contempler leurs structures.
En été les ciels de traines sont plus rares, avec de l'air moins froid en altitude, mais compensé par un forçage radiatif plus conséquent permettant de bien alimenter l'orage en air chaud à la base.
Voici donc la seule photo effectuée de cette journée, prise en soirée vers 21h.
Décidément cette année pour chasser des orages, il faut voyager loin. La situation est très prometteuse en orages forts, mais sur un axe Sud-Ouest / Nord-Est en passant par le Massif Central.
Une première vague orageuse cependant concerne le Centre-Ouest vers midi, mais assez peu vigoureuse. Quelques coups de tonnerres sans gravité.
En partant d’Ancenis (44) je décide de quand même aller les poursuivre dès le début d’après-midi en me dirigeant d’abord vers Angers où je les traverse puis Saumur dans l’Est de l’Anjou (49), afin de les prendre sur le coté, mais ils s’évacuent très vite sans être très esthétique.
J’ai fait quelques photos avec le Château mais je vous les épargnerais, les cellules n’étaient vraiment ni intéressantes, ni très belles.
Cet épisode moribond fini par s’évacuer sur le Bassin Parisien, et depuis le Château de Saumur où je flâne une bonne partie de l’après-midi, une longue attente s’en suit.
Déjà les températures deviennent estivales et je ne suis pas mécontent d’avoir quitté la fraicheur qui stagne plus à l’Ouest, mais aucune cellule n’est encore présente au radar sur le fameux axe aux orages prévus SO-NE.
Il est cependant clair que si je reste là, tous les futurs orages me passeront sous le nez. Je dois décider où aller. J’hésite entre Guéret – Chateauroux – Bourges ou même Limoges, que David Dumas de Keraunos me conseille. Finalement je décide de prendre le plus rapide par autoroute, direction Tours, Vierzon puis Bourges.
Sur la route, au niveau de Tours, déjà les choses deviennent plus intéréssantes, avec ce beau cumulus congestus en pleine explosion pris à 18h24.
Mais je ne m’attarde pas et continue vers l’Est. Arrivée vers Bourges, au loin, beaucoup plus à l’Est, je peux apercevoir les premiers vrais orages, avec de grosses enclumes baignées de soleil, mais je devrais faire encore des centaines de kilomètres, presque au niveau du Rhône.
J’ai déjà fait trop de kilomètres. Je décide donc de suivre l’évolution des quelques cumulus qui se dessine au-dessus de la ville de Bourges et semblent gonfler en intensité.
J’essaye de trouver un point de vue pour les filmer. Après environ 1 heure, voyant qu’ils prennent de plus en plus une configuration orageuse voir même à mon grand étonnement suspecte, je décide de les poursuivre (périple en voiture, visible rapidement dans la vidéo) en partant vers le Nord de la ville, sur la route d’Orléans.
Mais j’ai bien tort, le Nord de Bourges est une région à forêt impénétrable. Plus je m’enfonce, moins je vois le ciel et plus il devient difficile de chasser. En plus je m’éloigne de l’axe aux orages prévus.
J’arrive in extrémis à trouver une clairière où je continue de le filmer et en voici une photo pris à 21h15, à une cinquantaine de km environ au Nord de Bourges :
Bon, pas terrible tout ça et déjà 21h15. Je commence à pester de ma bêtise d’être parti si loin pour rien.
Point radar : et dire qu’entre Limoges et au Sud de Guéret, ils se régalent avec une supercellule monstrueuse, j’aurais dû écouter David. Et vraiment quel abruti je suis de m’enfoncer n’importe où dans une forêt pendant 50km pour chasser n’importe quoi de minable. Vous l'aurez compris, je suis assez mécontent de ma chasse pour l'instant et de mes choix.
Finalement en revenant sur mes pas en direction de Bourges, loin au Sud alors que le soleil décline, j’aperçois une immense enclume rosée qui remplit tout l’horizon.
Ça semble bien plus prometteur. Le radar confirme que le vrai épisode orageux SO-NE est en train de se mettre en place. Je prie pour trouver un point de vue rapidement au Sud de Bourges afin de l’intercepter à temps.
Finalement 1h30 après, 20km au SO de Bourges, c’est l’état de grâce. L’enclume est vraiment monstrueuse (22h43).
22h46. Le point de vue trouvé au hasard est pile dans la bonne direction. Ma chance tourne.
22h52. Ca avance parfaitement dans ma direction. On n'aperçoit plus que quelques lueurs de jour lointaine. N'étant pas équipé en 2012 de détecteur de foudre diurne, le timing est parfait.
22h57. Je suis aux anges. Il fait maintenant pratiquement nuit noire et l'orage se rapproche inexorablement de moi.
Je commence maintenant à entendre distinctement le tonnerre gronder. Et l'orage semble prendre de l'ampleur à mon approche. La suite promet d'être intéréssante.